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 intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon)

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(ra)Dijon

(ra)Dijon


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MessageSujet: intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon)   intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon) EmptyVen 12 Déc 2014 - 14:33

6104 caractères avec les notes en bas d'pages


Les radis se penchent ce feuillet ci sur le racisme. Question épineuse, car le racisme renvoie à plusieurs concepts différents, suivant qui l'utilise et dans quel contexte. Mais commençons par voir d’où viens le racisme.
La méfiance de celui qui n'est pas de sa famille, de sa tribu, a toujours existé. Considérer que le groupe auquel on appartient est le « peuple élu », les « vrais humains » aussi. Mais ces préjugés ne sont pas du racisme (même s'il le porte en germe en eux) et ce pour deux raisons importantes.
Premièrement, le racisme créé une barrière infranchissable entre les siens et les autres. On peut intégrer une famille ou une tribu, mais pas une race. Deuxièmement, considérer que son groupe est mieux que les autres ne veut pas dire qu'il doive les asservir et les diriger. Le racisme ajoute une dimension économique où les tâches de production de richesse sont assignée à une race en particulier.
Quand on observe l'Histoire, qu'est-ce qui a poussé les occidentaux à développer une idéologie qui naturalise la différence entre les peuples et à lui donner une dimension économique ? On s’aperçoit que les racines de cette idéologies viennent des colonies capitalistes (ou pré-capitalistes). Au début de l’exploitation du sucre dans les caraïbes, les planteurs se foutaient que les coupeurs de cannes qu'ils achetaient aux capitaines des navires de commerces ai été raflés dans un village côtier près de Dakar, Gorée, Lisbonne, Nantes ou Bristol. Quelques siècles plus tard, au début du XIXme siècle où le racisme fut théorisé, la main d’œuvre servile destinée aux plantations provenait exclusivement de la traite négrière (et la main d’œuvre servile qui formait l'équipage des navires exclusivement du pays de l'armateur).
Les colons de l'époque des « grandes découvertes » ont franchi les océans à la recherche de profits rapides et importants. Cela les amena à exploiter les populations et les terre où ils s'installaient. Pour favoriser cette exploitation, ils ont mis en place des structures de dominations pour conforter leur pouvoir. Mais cela ne suffisait pas pour assurer la stabilité dans les plantations et les mines, car la légitimité de leur pouvoir venait de structure politique à des milliers de kilomètres. Ils ont donc stigmatisé les populations autochtones en profitant de la différence de couleur, afin d'obtenir le soutient des travailleurs issus de la même métropole qu'eux. A partir de là, stigmatiser les noirs était la suite évidente. La stigmatisation ne suffisant pas à elle seul, ils y ont ajoutés des discriminations légales entre les différents groupes (illustré par le code noir en France). Mais dans la pratique, la population des colonies est faible, ce qui oblige à des compromis. Il arrive donc souvent qu'un Blanc ai la peau plus foncée qu'un Libre de couleur sans que ça remette ni son statut ni le système en question. Ces catégories juridiques ne sont donc pas si hermétique que sa, pas plus en tout cas que la frontière entre noble et tiers état qui a lieu au même moment en métropole. Mais le principe d'une séparation naturelle et infranchissable entre les « races » franchit l'atlantique, notamment avec les exilés qui fuient les insurrections serviles des îles à sucres dans les années 1790. Ces derniers, fanatisés par leur défaite, sont accueillie avec enthousiaste par les couches réactionnaires de la Vielle Europe, qui voient elles aussi toutes leurs valeurs s'effondrer avec la Révolution Française, notamment la noblesse de leur sang. L'idéologie des anciens colons viens donc à point nommé pour créer une nouvelle idéologie justifiant la domination de quelques uns sur tous les autres. L'ancien régime est mort, être bien né ne sert plus à rien pour monopoliser le pouvoir, et Napoléon le rappel à chaque instant. Désormais il faut faire partie d'une race supérieur (1).


Élaguons maintenant les différentes définitions du racisme aujourd'hui en France.
En premier lieu, c'est une vision pseudo scientifique : un raciste est une personne qui considère que l'humanité est divisée en race qui sont inégales entre elles. Cette théorie est peu défendue en France aujourd'hui, mais elle a dû être combattu tout le XIXme et le XXme siècle. Inutile de s'étendre sur le sujet, tout le monde connaît cette définition.
De ces luttes est sortie un autre sens, plus commun : le racisme désigne toute forme d'oppression. On pourra ainsi dire que le sexisme c'est du racisme contre les femmes, et cela semblera parfaitement normal, alors que le contraire passera moins facilement. Mais toute forme d'oppression a, comme le dit Rolan Pfefferkorn (2), un « caractère multidimensionnel [...] qui renvoie à la fois à l'exploitation, à la domination, à la discrimination et à la stigmatisation. […] De plus, ces différents processus oppressifs sont simultanés et non parallèles. »
Or, alors que la lutte contre le racisme entérinait sa victoire contre la définition pseudo scientifique, divers éléments (par exemple SOS Racisme) ont cherchés à masquer le côté oppressif du racisme et à mettre en avant seulement les discriminations. Mais, comme on l'a vu, la discrimination n'est pas à l'origine du racisme, elle a été mis en place pour favoriser l'exploitation. Cette définition du racisme est donc problématique, car elle masque le côté économique, qui est pourtant à la base du racisme. Qu'importe les vexations comme se faire recaler en boîte, quand les compagnies françaises recrutent principalement des basanés pour faire les travaux physiques et dangereux ? De plus, cette définition permet de qualifier de racisme toutes les discriminations ou stigmatisations. Or, une grande partie d'entre elles n'ont aucune réalité d'oppression économique. C'est le cas par exemple du « racisme » anti blanc.


(1) Cette histoire de l'apparition du racisme est inspirée principalement de l'article de Frédéric Régent « Pourquoi faire l'histoire de la Révolution Française par les colonies ? », Pour quoi faire la Révolution ?, Agone, 2012, 203 p.
(2) à la page 21 de Genre et rapports sociaux de sexe, Lausanne, Editions Page Deux, collection Empreinte, 2012, 140 p.
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Minh




Messages : 291
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MessageSujet: Re: intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon)   intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon) EmptyVen 12 Déc 2014 - 17:49

Une joie de te lire de nouveau...

Vite fait :
- il faudrait vérifier que dans les tribus primitives, il y a du racisme, je n'en suis pas sûr... j'ai pas tout lu Clastres...
- est-ce que l'article n'est pas trop eurocentré ? (on parle des noirs, mais y a des jaunes, des rouges etc.)
- peut-on développer plus sur le racisme anti-blanc ?

Je mets ici l'article de Rancière, "sur le racisme qui vient d'en haut", que je vais relire comme ça... http://1libertaire.free.fr/JRanciere63.html
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(ra)Dijon

(ra)Dijon


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MessageSujet: réponse   intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon) EmptyDim 14 Déc 2014 - 15:19

Merci pour tes commentaires. Pour répondre à tes 3 points.
- pour moi, le racisme apparaît réelment sous l'Empire. C'est surment faux mais, pour être claire et ne pas me perdre, j'vais garder cette hypothèse sur ce premier jet.
- il est plutôt franco centré. Après, je crois que le la situation dans les îles sucrières avec les esclaves noirs a permis le développement de la théorie raciste, puis elle a été appliquée au reste de l'humanité. Et j'penses égalment que les réactionnaires français durant l'empire sont à l'origine du racisme comme théorie cohérente, même si elle avait déjà été appliquée dans les faits dans pleins de contextes bien avant cela.
- je penses faire suivre cet article d'un article sur le racisme anti blanc qui est dans une certaine continuité, mais j'l'ai pas encore écrit.

Sinon, chai pas si j'en ai parler à d'aut que Morgane, mais j'ai écrit cet article sans lire plus de truc sur le racisme que c'que j'avait déjà lu avant qu'on décide de ce pavé (à par la p. 21 de genre et rapport sociaux de sexe), afin d'avoir un premier jet basé sur du "ressenti" et imprégner des expériences que je vie en travaillant sur ce no, notamment la réunion non mixte. C'est une démarche volontaire, j'veux pas que ma pensée soit "parasité" par les divers théories et analyses. Mais, et c'est pour sa qu'j'précises que c'est un premier jet, cet article doit être fusionné avec une intro basé sur une biblio sérieuse que fait Morgane.
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Radinouk

Radinouk


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MessageSujet: Re: intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon)   intro du pavé (premier jet en cours d'écriture - partie de dijon) EmptyMar 16 Déc 2014 - 15:01

[J'ai pas compris si c'est un édito ou un article introductif comme celui de Rust] Il me semble que c'est plutôt le second, auquel cas la première phrase ne sert à rien, sans compter qu'elle est moche et qu'on l'utilise à chaque fois.
En bleu, mes propositions de reformulations ou remarques. en rouge, les corrections orthographiques.
Il me semble que la première partie est trop dense. Il faut expliquer en plus de phrases. C'est vraiment difficile à suivre et plein de références pas évidentes.
La seconde est plus limpide, mais se pose sur un tout autre registre. Ne manque-t-il pas un lien ? Par ailleurs, tu ne parles pas du racisme culturel, qui me semble-t-il existe, même si c'est un truc foireux qui cache la structure oppressive du racisme.


Les radis [se penchent] [Cette expression est trop utilisée et moche] ce feuillet ci sur le racisme. Question épineuse, car le racisme renvoie à plusieurs concepts différents, suivant qui l'utilise et dans quel contexte. [enfonce des portes ouvertes] Mais commençons par voir d’où viens le racisme.

REFORMULATION :
Le racisme est un mot aux sens divers, impliquant plusieurs concepts et divers selon les contextes.

a) Commençons par voir d'où vient le racisme.
La méfiance de celui qui n'est pas de sa famille, de sa tribu, a toujours [?] existé. Considérer que le groupe auquel on appartient est le « peuple élu », les « vrais humains » aussi. Mais ces préjugés ne sont pas du racisme (même s'il le porte en germe en eux) et ce pour deux raisons importantes.
Premièrement, le racisme crée une barrière infranchissable entre les siens et les autres. On peut intégrer une famille ou une tribu, mais pas une race. Deuxièmement, considérer que son groupe est mieux que les autres ne veut pas dire qu'il doive les asservir et les diriger. Le racisme ajoute une dimension économique où les tâches de production de richesse sont assignée à une race en particulier.
Quand on observe l'Histoire [l'histoire], qu'est-ce qui a poussé les occidentaux à développer une idéologie qui naturalise la différence entre les peuples et à lui donner une dimension économique ? On s’aperçoit que les racines de cette idéologie viennent des colonies capitalistes (ou pré-capitalistes). Au début de l’exploitation du sucre dans les caraïbes, les planteurs se foutaient que les coupeurs de cannes qu'ils achetaient aux capitaines des navires de commerces aient été raflés dans un village côtier près de Dakar, Gorée, Lisbonne, Nantes ou Bristol. Quelques siècles plus tard, au début du XIXe siècle [durant lequel] le racisme fut théorisé, la main d’œuvre servile destinée aux plantations provenait exclusivement de la traite négrière (et la main d’œuvre servile qui formait l'équipage des navires exclusivement du pays de l'armateur). [le racisme est théorisé dans la deuxième moitié du XIXe siècle, je crois. La phrase est pas très claire et je comprends sa place dans le déroulement.]
Les colons de l'époque des « grandes découvertes » ont franchi les océans à la recherche de profits rapides et importants. Cela les amena à exploiter les populations et les terre où ils s'installaient. Pour favoriser cette exploitation, ils ont mis en place des structures de dominations pour conforter leur pouvoir. Mais cela ne suffisait pas pour assurer la stabilité dans les plantations et les mines, car la légitimité de leur pouvoir venait de structure politique à des milliers de kilomètres. Ils ont donc stigmatisé les populations autochtones en profitant de la différence de couleur, afin d'obtenir le soutient des travailleurs issus de la même métropole qu'eux. A partir de là, stigmatiser les noirs était la suite évidente. La stigmatisation ne suffisant pas à elle seule, ils y ont ajoutés des discriminations légales entre les différents groupes (illustré par le code noir en France). Mais dans la pratique, la population des colonies est faible, ce qui oblige à des compromis. Il arrive donc souvent qu'un Blanc ait la peau plus foncée qu'un Libre de couleur sans que ça remette ni son statut ni le système en question. Ces catégories juridiques ne sont donc pas si hermétique que ça, pas plus en tout cas que la frontière entre noble et tiers-état [noblesse et tier-état ou nobles et membres du tiers-état] qui a lieu au même moment en métropole. Mais le principe d'une séparation naturelle et infranchissable entre les « races » franchit l'atlantique, notamment avec les exilés qui fuient les insurrections serviles des îles à sucres dans les années 1790. Ces derniers, fanatisés par leur défaite, sont accueillis avec enthousiasme par les couches réactionnaires de la Vieille Europe, qui voient elles aussi toutes leurs valeurs s'effondrer avec la Révolution Française, notamment la noblesse de leur sang. L'idéologie des anciens colons viens donc à point nommé pour créer une nouvelle idéologie justifiant la domination de quelques uns sur tous les autres. L'ancien régime est mort, être bien né ne sert plus à rien pour monopoliser le pouvoir, et Napoléon le rappelle à chaque instant. Désormais il faut faire partie d'une race supérieure (1).


b) Élaguons maintenant les différentes définitions du racisme aujourd'hui en France.
En premier lieu, c'est une vision pseudo scientifique : un raciste est une personne qui considère que l'humanité est divisée en race qui sont inégales entre elles. Cette théorie est peu défendue en France aujourd'hui, mais elle a dû être combattue tout le XIXe et le XXe siècle. Inutile de s'étendre sur le sujet, tout le monde connaît cette définition.
De ces luttes est sortie un autre sens, plus commun : le racisme désigne toute forme d'oppression. On pourra ainsi dire que le sexisme c'est du racisme contre les femmes, et cela semblera parfaitement normal, alors que le contraire passera moins facilement. Mais toute forme d'oppression a, comme le dit Rolan Pfefferkorn (2), un « caractère multidimensionnel [...] qui renvoie à la fois à l'exploitation, à la domination, à la discrimination et à la stigmatisation. […] De plus, ces différents processus oppressifs sont simultanés et non parallèles. »
Or, alors que la lutte contre le racisme entérinait sa victoire contre la définition pseudo scientifique, divers éléments (par exemple SOS Racisme) ont cherché à masquer le côté oppressif du racisme et à mettre en avant seulement les discriminations. Mais, comme on l'a vu, la discrimination n'est pas à l'origine du racisme, elle a été mis en place pour favoriser l'exploitation. Cette définition du racisme est donc problématique, car elle masque le côté économique, qui est pourtant à la base du racisme. Qu'importe les vexations comme se faire recaler en boîte, quand les compagnies françaises recrutent principalement des basanés pour faire les travaux physiques et dangereux ? De plus, cette définition permet de qualifier de racisme toutes les discriminations ou stigmatisations. Or, une grande partie d'entre elles n'ont aucune réalité d'oppression économique. C'est le cas par exemple du « racisme » anti blanc.


(1) Cette histoire de l'apparition du racisme est inspirée principalement de l'article de Frédéric Régent « Pourquoi faire l'histoire de la Révolution Française par les colonies ? », Pour quoi faire la Révolution ?, Agone, 2012, 203 p.
(2) à la page 21 de Genre et rapports sociaux de sexe, Lausanne, Editions Page Deux, collection Empreinte, 2012, 140 p.
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