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 Charlie Hebdo et les réactions dans les écoles

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2 participants
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Radinouk

Radinouk


Messages : 277
Date d'inscription : 10/11/2013

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MessageSujet: Charlie Hebdo et les réactions dans les écoles    Charlie Hebdo et les réactions dans les écoles  EmptyJeu 22 Jan 2015 - 17:59

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Expérience lycée
« - Toi qui es pionne dans un lycée de Saint-Denis, comment t'as vécu les jours qui ont suivi les massacres à Charlie Hebdo ?

- Assez mal. D'un côté, y avait les élèves qui faisaient de la provoc' pour se démarquer, de l'autre, les profs qui voulaient faire une grande fresque « Nous sommes Charlie », de la provoc' aussi pour moi. C'était le carton assuré. En réalité quand tu discutes avec les élèves, ils sont hyper effrayés. Ils se disent « ça va encore nous tomber dessus, nous les musulmans, les banlieusards, les rebeus, le renois… » Il faut entendre, nous les déjà opprimés et stigmatisés, dans leurs paroles. Pour eux, c'est une provoc' supplémentaire, un refus de se conformer à une norme qui les exclut depuis tellement longtemps. Ils voient pas les conséquences de leurs actes de bravoure. Pour eux, le racisme est déjà tellement présent. Quand j'étais pionne à Villepinte, j'ai compris ce qu'était le racisme et l'obsession de la figure de « l'arabe-musulman », je devrais plutôt dire arabe-musulmane. CPE et proviseurs traquaient le voile. Une prof, une fois, a demandé à une élève de retirer un bandeau parce qu'elle estimait que c'était un signe religieux. Bien sûr, la fille était plutôt typée arabe. Le plus ouf, c'était la course au « Djilbab », qui est une sorte de robe large. Enfin c'était devenu la traque aux robes longues et larges, ou juste qui cachent les fesses des gamines. Dans la tête des CPE, toute robe un peu longue par dessus un pantalon, c'était assimilé à un signe religieux, donc on devait interdire les filles d'en porter. En soi, c'est déjà ridicule de juger les vêtements des enfants. Mais par ailleurs concrétement comment tu fais la différence ? Une fois une gamine a montré l'étiquette de sa robe : c'était une robe H&M. La CPE avait l'air ridicule, mais elle s'est pas remise en cause. Là aussi, ça visait que des filles « arabes ». En plus, ça les obsède, mais on parle de gamine, qui portent des baskets hype et une petite veste, on est loin du Niqab. C'est un moyen de cacher ses fesses, comme le font souvent les adolescentes. Tout est confondu, tout ce qui n'est pas un habit occidental est assimilé à un signe religieux. »
Expérience école


« T'es intervenue dans une école d'Asnières deux semaines après les massacres comment ça s'est passé ?
- Ouais, je devais faire de la philo avec des gamins de CM1, mais avec le choc des événements, on s'est dit que ça valait la peine de revenir dessus. On a bien fait. On s'est rendu compte, avec l'enseignante, à quel point ils étaient marqués par les médias. Ils confondent des dizaines d'informations sans les comprendre clairement. Y a beaucoup d'éléments qu'ils n'ont pas non plus pour faire le tri, comprendre. Une élève m'a demandé ce qu'était une chambre froide. Aucun d'entre eux ne savaient ce que signifiaient le mot Kasher, donc ils avaient pas compris que c'était des « Juifs » qui avaient été visés le vendredi dans l'attentat. Ils étaient persuadés que Charlie Hebdo était un journal spécialisé en caricature du prophète Mahomet. Difficile de démêler les trucs. Là tu te rends compte que si y a des problèmes, c'est ceux créés par les médias, qui noient les gens dans des informations approximatives, traumatisantes et fausses. Le coup du bébé dans la chambre à froidre les a profondément choqué. Est-ce que le grand publics a besoin de ce genre d'infos partiels de surcroit ? Est-ce que ça sert en quoi que ce soit la lutte pour la liberté d'expression ou contre le terrorisme ? Alors qu'on n'avait rien demandé, un élève m'a dit « Moi, je suis pas Charlie ». Ça veut dire quoi dans la bouche d'un enfant de 8 ans « moi, je suis pas Charlie » ? On leur demande s'ils sont charlie donc ils répondent, par la négative pour une partie d'entre eux. Mais si on leur avait juste demandé qu'est-ce qu'ils pensent des événements, qu'est-ce qu'ils auraient dit ? Les médias créent des problèmes par leur bêtise et les amplifient en couvrant leurs propres effets. »
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mo




Messages : 15
Date d'inscription : 17/11/2013

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MessageSujet: proposition de corrections   Charlie Hebdo et les réactions dans les écoles  EmptyLun 9 Fév 2015 - 14:32

Voilà une version avec quelques corrections que j'ai integré. Pour le deuxième texte je n'ai rien mis pour moi c'est cool comme ça.


Expérience lycée
« - Toi qui es pionne dans un lycée de Saint-Denis, comment t'as vécu les jours qui ont suivi les massacres à Charlie Hebdo ?

- Assez mal. C'était assez compliqué, tendu comme ambiance . D'un côté certains profs unanimes qui voulaient faire une banderole « Nous sommes Charlie » et de l'autre les élèves sur les nerfs, certains faisant un peu de provoc mais surtout cherchant un débat qu'on avait du mal à leur concéder.
En réalité quand tu discutes avec les élèves, ils sont hyper effrayés. Ils se disent « ça va encore nous tomber dessus, nous les musulmans, les banlieusards, les rebeus, le renois… » C'est à dire ceux qui prennent toujours dans ces cas là. Pour eux, c'est une provoc' supplémentaire, un refus de se conformer à une norme qui les exclue depuis tellement longtemps. Ils voient pas les conséquences de leurs actes de bravoure. Pour eux, le racisme est déjà tellement présent. Quand j'étais pionne à Villepinte, j'ai compris ce qu'était le racisme et l'obsession de la figure de « l'arabe-musulman », je devrais plutôt dire arabe-musulmane. CPE et proviseurs traquaient le voile. Une prof, une fois, a demandé à une élève de retirer un bandeau parce qu'elle estimait que c'était un signe religieux. Bien sûr, la fille était typée arabe. Le plus ouf, c'était la course au « Djilbab », qui est une sorte de robe large. Enfin c'était devenu la traque aux robes longues et larges, ou juste qui cachent les fesses des gamines. Dans la tête des CPE, toute robe un peu longue par dessus un pantalon, c'était assimilé à un signe religieux, et dire le contraire c'était faire de la langue de bois... donc on devait interdire les filles d'en porter. En soi, c'est déjà ridicule de juger les vêtements des enfants. Mais par ailleurs concrétement comment tu fais la différence ? Ces robes elles pouraient sortir de H&M que tant que ce serait des filles basanées qui le porterait ça serait un signe religieux. En plus, ça les obsède, mais on parle de gamine, qui portent des baskets hype et des petites vestes à la mode, on est loin du Niqab. C'est un moyen de cacher ses fesses, comme le font souvent les adolescentes. Tout est confondu. Maintenant les momes se sentent dévisagé-e-s comme si n'importe quel signe assimilé à la religion musulmane était devenu soit une revendication soit une provocation en tous cas quelque chose à craindre.

Expérience école

« T'es intervenue dans une école d'Asnières deux semaines après les massacres comment ça s'est passé ?
- Ouais, je devais faire de la philo avec des gamins de CM1, mais avec le choc des événements, on s'est dit que ça valait la peine de revenir dessus. On a bien fait. On s'est rendu compte, avec l'enseignante, à quel point ils étaient marqués par les médias. Ils confondent des dizaines d'informations sans les comprendre clairement. Y a beaucoup d'éléments qu'ils n'ont pas non plus pour faire le tri, comprendre. Une élève m'a demandé ce qu'était une chambre froide. Aucun d'entre eux ne savaient ce que signifiaient le mot Kasher, donc ils avaient pas compris que c'était des « Juifs » qui avaient été visés le vendredi dans l'attentat. Ils étaient persuadés que Charlie Hebdo était un journal spécialisé en caricature du prophète Mahomet. Difficile de démêler les trucs. Là tu te rends compte que si y a des problèmes, c'est ceux créés par les médias, qui noient les gens dans des informations approximatives, traumatisantes et fausses. Le coup du bébé dans la chambre à froidre les a profondément choqué. Est-ce que le grand publics a besoin de ce genre d'infos partiels de surcroit ? Est-ce que ça sert en quoi que ce soit la lutte pour la liberté d'expression ou contre le terrorisme ? Alors qu'on n'avait rien demandé, un élève m'a dit « Moi, je suis pas Charlie ». Ça veut dire quoi dans la bouche d'un enfant de 8 ans « moi, je suis pas Charlie » ? On leur demande s'ils sont charlie donc ils répondent, par la négative pour une partie d'entre eux. Mais si on leur avait juste demandé qu'est-ce qu'ils pensent des événements, qu'est-ce qu'ils auraient dit ? Les médias créent des problèmes par leur bêtise et les amplifient en couvrant leurs propres effets. »
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